Mai-1968 dans l’Orne. Des Trente Glorieuses aux chocs pétrolier (1950-1961) par Gérard Bourdin (2023, 263 pages, 20 Euros)
Le temps de l’histoire est arrivé
Les paysans manifestent à Domfront le 22 juillet 1967, avec colère le 2 octobre à Caen. Dans cette ville, les OS entrent en « jacquerie » en janvier 1968. Dans l’Orne, à Messei, en mars, un conflit secoue l‘usine Luchaire. Pourquoi ?
Mai 1968 ! Chez Carrier, à Alençon, le 9, des « barrages » sont installés… Grève générale du 13 mai …la colère et ses épicentres … .28 entreprises privées dans la tourmente… au total, avec ceux du secteur public, 15 000 grévistes… .De petites villes tranquilles ont leur Mai. L’idéal et l’utopie sont présents … . Dans l’Orne, alors que la société industrielle atteint son sommet, le bouillonnement social s’étend comme jamais.
Par le Mai scolaire, la force lycéenne s’affirme, la fièvre pédagogique secoue les bourgs. Le Mai rampant (1970-1974) est virulent. Des gestes sont vifs, des débats sont ciblés : l’amiante, les rapports éducateurs- jeunes… La grève du rendement par les « filles » de Philips-Flers a un retentissement national, voire européen.
Pendant le long Mai (1974-1981), c’est un cri : « Du travail pour tous, au pays », y compris pour les paysans. Le Perche a ses démarches autogestionnaires (Bretoncelles, Tourouvre). Moulinex fait son Mai 68 en juin 78.
Les approches sont multiples : forces et stratégies syndicales, forces politiques dans leur diversité, le catholicisme social, l’action des inspecteurs du travail… Les témoignages sont nombreux.